jeudi 22 octobre 2009

Lecture de Fazèle et le chant du vartial à l'occasion des dix ans des éditions K'A


Léktir

Lectures de Fazèle et
Le Chant du Vartial
de Carpanin Marimoutou
Dirigées par
Jean-Louis Levasseur et Didier Ibao avec Laurence Beaumarchais, Déborah Bessoles llaves, Claudine Blancal, Alexis Campos, Charly Caraballo, Olivier Corista, Georgette Elise, Sylvie Espérance, Laure Fontaine, marie-Pierre Hoareau, François Robert et El Madjid Saindou
Mardi 27  Oktob 2009 19 èr
Théatre du grand marché
dann Kabaré sat maron
2 rue du Maréchal Leclerc 97400  Saint Denis
Lokazion 1O zan Editions K’A

samedi 17 octobre 2009

Bèf final 10 zan K'A



Moment d'anthologie pour la clôture de la soirée "10 Zan Editions K'A" au Kabardock...
Sur scène, Carpanin Marimoutou, André Robèr, Danyèl Waro, Tiloun, Stéphane Boquet, Mikael Kourto, Sebastien Techer, Laurent Daleau, Patrice Treuthardt, Babou B'Jalah, Didier Ibao...
Réalisation : Akout.com

Danyel Waro au dizan des éditions K'A au kabardock

Danyel Waro
Maloya
Lokazion 10 Zan Editions K'A, Danyèl Waro ek dé trwa dalons sur la scène du Kabardock Kfé...
Réalisation : Akout.com
ajouté le 12/10/2009

vendredi 9 octobre 2009

La presse I koz

Culture

André Robèr le K’A marginal de l’édition

CLICANOO.COM | Publié le 8 octobre 2009

Il est revenu à la Réunion spécialement pour l’occasion. Dix ans d’éditions par coeur (sans subvention) pour mettre l’écriture créole en l’air. Bon anniversaire à André Robèr que vont célébrer, samedi au Port, ses auteurs. On est tous invités pour fêter ce K’A-là.

Comment vous est venue l’idée d’éditer ?
André Robèr : Un soir de folie ! Quand un zoreille en zone occupée m’a dit qu’il n’y avait pas de culture créole ! Mon sang de palmiplainois n’a fait qu’un tour. Et tout seul, avec mes sous à moi, je me suis lancé en éditant les premiers CD de poésie. Carpanin Marimoutou m’a rejoint, est devenu mon directeur littéraire. Poésie essentiellement. Pour le roman, on ne voulait faire d’ombre au “docteur la tête” (Jean-François Reverzy) qui avec son Grand Océan faisait un travail considérable pour les lettres créoles. Mais quand sa maison d’édition s’est progressivement retirée, malgré nous, on a dû monter en puissance vu qu’il n’y avait plus d’éditeur pour le roman créole.
Un sacerdoce ?
Un boulot de militant, de fourmi aussi, ( je fais tout moi-même) et pas mal de “dalonnage” pour défendre le créole et aussi les langues menacées, comme le malgache, avec l’an dernier la publication des contes malgaches de Jean-Luc Raharimanana. C’est un geste politique, oui. Et en ce qui concerne ma langue natale, j’ai le désir de toutes les graphies tangol, kwz arrangé, 77 amélioré ou comme moi du n’import’ kwé aligoté. C’est le fait d’écrire en créole réunionnais qui m’intéresse.
Et ce qui vous navre ?
L’absence de fonds local chez les libraires pour accueillir notre production, l’absence d’aide à l’écriture parce qu’elle est créole. Sauf si je promets d’écrire en français quand c’est le créole que je cherche à promouvoir pour le faire exister ! Alors je publie tout seul. En dix ans ? La collection “Astèr” (treize DC audio) , la collection “Pou koméla” qui reprend les textes fondateurs du créole réunionnais (six ouvrages aujourd’hui), la collection “Roman” depuis deux ans (trois titres pour l’heure). Et comme il n’y a pas de culture sans pensée et sans analyse, on a aussi créé la collection “Méné”, pour mettre à la disposition du grand public les travaux universitaires (DEA et thèses) sur les enjeux de l’espace culturel réunionnais (déjà trois titres).
Et à nouvel anniversaire, nouveaux titres ?
Pour l’occasion, on sort “Avioner” d’Alain Gili, “Babrius” de Jean-Louis Robert qui s’est mis à traduire des contes grecs en créole, “Cahier d’un retour impossible au pays natal”, de Khal Torabully, drôle et touchant. Et puis, nous avons le grand honneur de saluer le retour en écriture de Carpanin Marimoutou dont on publie “A.R” et “Shemin maniok, shemin galé”. Ce dernier parlant de sa vie, pas celle du brillant intello, mais de ses douleurs persos. Très émouvant.
Vous recommandez lequel ?
C’est tout’ mon band’ famille ! On peut pas me demander lequel je préfère !
Que lisez-vous quand vous mettez les manuscrits du K’A de côté ?
Maintenant que la retraite me guette je vais avoir davantage de temps pour lire. J’ai commencé, avec la correspondance de Guy Debord (NDLR : situationniste révolutionnaire) et je me suis attaqué aux derniers bouquins de Raymond Roussel (NDLR : surréaliste avant l’heure) que je n’avais jamais lu.
Tout pour plaire à l’ancien animateur de radio Libertaire que vous êtes. Dernière question : le maloya, patrimoine mondial de l’humanité ?
Ça montre qu’on ne perd pas à chaque fois ! Seulement, constat : la reconnaissance vient de l’extérieur parce qu’ici on ne s’est même pas aperçu de l’importance d’un tel patrimoine. A cet égard, je tiens à souligner le travail accompli par Carpanin Marimoutou qui a ficelé le dossier. Car même s’il œuvre au sein d’une institution, il n’avait a priori aucune chance en face de la gastronomie et de la joaillerie proposées sur le plan national. Mais l’UNESCO a été capable de faire la différence et de reconnaître ce que cette musique de la transmission a de capital
Propos recueillis par Marine Dusigne

“Kabar dix ans”, c’est gratuit samedi
Rendez-vous au Kabardock Café, samedi 10 octobre en fin de journée, pour des agapes littéraires longue durée en trois temps animés par Didier Ibao et Mikale Kourto. Première partie autour du livre “Rougay le mo” qui réunit les écrivains Boris Gamaleya, Claire Karm, Mikael Kourto, Partrice Treutahrdt, Stéphane Hoarau, Jean Louis Rober Lolita Monga, Sergio Grondin, Francky Lauret, Jean Lods, Carpanin Marimoutou, Teddy Iafare Gangama et aussi Babou B’Jalah, Céline Huet, Alain Gili,Nikola Ragoonauth, Anny Grondin, qui viendront lire leur texte avec Dédé Lansor en apothéose musicale. Break pour un drink et deuxième tableau avec présentation des autres publications du moment plus Lao pour rythmer la manœuvre. Et pour le final, participation des pintades de lantouraz kabar et K’A en particulier, avec Rachel Pothin, Arlette Nourly et Lolita Tergemina en lectrices privilégiées. Et Danyel Waro pour finir la soirée en beauté.

Nouveautes octobre 2009

Vient de paraitre Octobre 2009

disponible à la Réunion

Distribution  Réunion Editions Orphie


A. R

Carpanin Marimoutou


Code EAN 9782910791728 10 Euros

De CM à AR, d André à Robèr, du français au créole, d île en Ille, du mot à l image et de l image au mot, d aller en retour, s établissent un dialogue, un jeu entre deux apparentes « gamineries » esthétiques : celle d un recueil en acrostiches qui butine sur chacune des lettres dont le hasard a paré le nom de l ami, celle de visages et de silhouettes griffonnés sur des supports improbables, sur ce qui nous reste sous la main quand on a beaucoup voyagé, que l on est beaucoup allé et revenu. Mais revient-on jamais à son point de départ ? Tous les endroits qui se succèdent et que l on retrouve ne coïncident plus. Et les acrostiches qui se suivent ne disent plus la même chose, du français qui brosse le portrait de l ami, au créole qui dépeint le péi et ce qui ne peut plus tout à fait y ramener l ours catalan des Tropiques, malgré ses carnets d un retour au pays natal. Car les jeux d enfants sont souvent graves. Sous l A/R de l aller-retour, il y a aussi l AR de l au revoir. Pas aux amitiés, non, ni complètement aux illusions, ni au rouge pas plus qu au noir, mais à ce que l on fut et que l on n est plus tout à fait, dans le tremblé du temps qui nous laisse voir que rien ne se ressemble plus vraiment, hormis les mots partagés, les boutèy lamitié. Car chaque aller est comme la mer : « Isi, koté mon péi, li arkomans pa, li vativien pa. Li avans. Toultan. » Comme la mer, il effrite les hommes, gam et casse les contours du péi. Baba tann fragile, soumis aux assauts de retours d histoires, de reflux de mémoires qu il essaie de juguler et de ne plus voir, le péi s oublie dans les illusions et les séductions de la modernisation. Il ne se déchiffre plus, ne s identifie plus. C est ce que laissent entendre les mots de CM et ce que laisse transparaître l estompe des visages et des corps en allés peints par AR, perdus sans retour, absentés dans l exil ou dans d autres partances qui ne laissent subsister que ces apparitions fantomatiques, ces « spectres de la mémoire à force de cécité ». « Il préférait les voix inaudibles des esprits et leur façon d écrire sur tous les supports ». Ils préfèrent tous deux, le poète et le peintre, « dessiner pour pouvoir parler toutes les langues », parler les deux langues de l île pour dessiner, imaginer, crier et chantonner les ponts qui la libèreront de ses voitures qui tournent indéfiniment en rond sur ses voies rapides et la rendront à tous les mondes, à tous les esprits qui bruissent en elle, lui rappelant que « tout nasyon té son nasyon ». Ils étaient faits pour vanguer et tanguer ensemble, le dalon aux chaussures trop étroites, mon dalon qui ne pourra jamais enlever les siennes pour marcher sur le feu. Ils en ont gardé, ces deux ours mal léchés, une démarche dansante et maladroite, balancée entre les mondes. Car à force d allers et de retours, de vativien, ils ont lancé des passerelles et des fils d équilibristes entre leurs mots et leurs dessins, entre leur île et leur Ille. Ils voudraient tant en édifier des kèr aux tèr, entre les poings tendus et les bra rouvèr qui mettront « anlèr tout demoun atèr » dans des appartenances et des langues partagées, donnant à l AR la chance d un « à refaire », d un « a rotourn », d un « a rovyin ». Car avant tout, dans le trajet de A à R, il y a D, comme dalon et peut-être bien douceur.

B.
An dalonaz

 

 
 
Code EAN 9782910791698 10 Euros

Avionnér

 Alain Gili

Extrait  :
Nous voici donc assis, sanglés.

Lis ! Boulevard des Poncifs, la revue de l avion galège.

Elle vante à qui veut les émois de bazar et des rentes à poulbots-ayant-réussi.

Des voix qui s élèvent l avion ne retient que le chuintement général, comme si tous les diktats, ou, contre eux, violemment doux, les paroles essentielles de prophètes ne devenaient qu un bruit d air compulsé, contracté, rejeté avec élégance par les tuyères des siècles nouveaux.

Boulevard des douces paroles, les hôtesses de l air d organdi, qui ont beaucoup baissé dans l estime des foules, président à ce malaxage savant qui, nous dit-on, détruit la couche d ozone.

Président à ce malaxage essentiel qui parodie les désirs les plus goulus pour les propulser dans l indifférence des sillages trop aériens : moutons blancs crépus d avions qui passent en l air, traces même plus étonnantes pour les enfants du tiers-monde qui ont déjà gobé le vingtième  siècle.

Pourtant cette opération, en ces temps de dictature du Kérosène, implique les pires renoncements, dans  nos recherches de sérénités végétales et oiselières. 

Renoncer à tout pour passer haché menu dans la frénésie des rotors : un réacteur, Madame, est goulu et violent, comme le désir-foules.

Vous le percevez calme, parce que vous jouez aux dames avec des messieurs imaginaires (sur l écran video de l avion), mais vous savez bien que si le pélican, l oie, le jar, et surtout l autruche (ptérodactyle pour dames empanachées) venaient à voler bien trop en altitude comme un certain Hans Pfaal, une vraie catastrophe s ensuivrait qui vous ficherait, vous planterait tout énamourées de plaisirs volants, au milieu des choux, des maniocs, des rizières : cela dépend du continent survolé.

« Or donc - fit le Baron du XXI ème siècle - je ne vis plus que d avions ».

Etait-il stewart, pilote, chef de cabine, ou Richissime ? L avenir le dira, l avenir avec ses dents en acier et en porcelaine, ses microprocesseurs et son goût récurrent pour le clavecin.







lundi 5 octobre 2009

Le maloya : Patrimoine immatériel de l’humanité

Le maloya : Patrimoine immatériel de l’humanité

1er octobre 2009 le maloya est reconnu patrimoine immatériel de l'humanité par l'Unesco.
France – Le Maloya – Le Maloya est à la fois une forme de musique, un chant et une danse propres à l’île de la Réunion. Métissé dès l’origine, le Maloya a été créé par les esclaves d’origine malgache et africaine dans les plantations sucrières, avant de s’étendre à toute la population de l’île.#

C’est aussi la reconnaissance d’une identité, de la nôtre, de l'identité kréol Larényon. Si seulement cela peut permettre aux petits réunionnais de savoir que Cimendef n’ai pas une marque de ciment mais un de nos grands hommes et de comprendre que même si l’arme assimilationniste française a provoquée des dégâts et des plaies importantes, des hommes ont luttés pour rester digne et porter au-delà de leur vie un patrimoine reconnu aujourd’hui.
La culture ne s’use que si l’on ne s’en sert pas
La culture grandit si les hommes s’en servent
La vigilance doit être toujours s’accompagner de lutte.
A quoi bon avoir des yeux si l’on utilise pas ses autres sens.
Pour des luttes encore,
pour des résistances encore,
pour grandir encore
Eh ce n’est qu’un début...
On ne perd pas toujours
Le rêve est toujours de mise...